BOUCHE DEGOUT
je me vautre, la tête la première dans les chiottes. ma salive a pris toute la place dans ma bouche. elle semble avoir pris possession de mon épitelium buccal. Elle l'a rendue escalve de sa pression.
Je relache le dernier muscle qui m'offre encore un peu de tonus.nsous mes yeux défile à présent mon unique repas de la journée: un pavé de saumon, son
riz et un paquet entier de bonbons. bonbons avalés pour faire face a une angoisse dont la cause parraît, sous le coup de la gerbade, dérisoire voire même hypothétique et ma tête boud'une manière telle que j'oublie le temps d'un renvoi le souci en question.
Le goût est fade, triste... les bonbons ont laissé derrière eux la trace chimique d'une saveur médicamenteuse semblant venir d'un autre monde. Sûrement de l'arc en ciel.
Une larme noire coule dans la cuvette.
Je fais des fils de bave. c'est drôle. je fais le tour de la cuvette puis je vais d'un pôle à l'autre. JE SUIS UNE ARAIGNéE! ma toile fait suer la céramique. c'est dégoûtant. au moment même où je commencais à m'amuser de mon mal, il reprend les rennes.
Mon tube digestif est mon ennemi. Mon estomac est mon mâitre.
En fond sonore, les sons étranges produit par mon lecteur. Une musique Hybride née d'un viol commis par un boys band sur la personne du Punk. Pauvre Punk.. en plus du viol maintenant doit-il supporter la nouvelle génération concue par son fils avec encore d'autres envahisseurs commerciaux.
j'ai envie de pleurer pour lui maintenant.
tout en me relevant je ressens le besoin d'aller frapper quelqu'un. Mon chien? non, le pauvre n'est qu'un animal et très mignon de surcroit. trop mignon pour etre mon souffre douleur de ce soir. Je sors des toilettes et me rend dans la pièce la plus proche: le bureau.
Par bureau j'entends un ordinateur, savament planqué dans une armoire, un canapé dépliant (théâtre des innombrables visites familiales et frauduleuses annuelles), une petite table de burreau en bois ancien, une étagère du même cru et déesse de tous, l'imprimente Canon qui domine son monde par sa capacité hors du commun à émettre un son innimitable (lorsque comme moi elle vomi des mots par centaines) et une joliepetite lumière verte.
Je m'affale sur le canapé déplié par ma soeur la nuit dernière. Faut-il que je dorme, laissant a Morphée le soin de me prendre en charge dans ma présente déchéance? ou faut-il que j'aille manger quelque chose pour me soulager.
Boire.... Coca!!!!
Par chance la bouteille n'est qu'a quelques mètres. j'avale, avale, avale et avale encore.
Jusqu'à la fin, mais prenant soin de ne pas boire la dernière goutte qui me couterait mon âme.
quoique mon âme doit régner au fond du trône en ce moment...
Je me couche.
Il est temps d'oublier ma bouche d'égouts.
Les draps sont froids ce qui rend ma pénétration douloureuse, mais peut importe, je ferai n'importe quoi pour atteindre l'abandon ne serait-ce que le temps de m'en appercevoir. ça arrive. par vagues. une série de mots sans aucun rapport entre eux se faufilent dans mon esprit et je suis obligée de les lire: vomir, mourir, chercher, lutter. que des verbes. des actions qui sont pour moi du dommaine de la routine en ces jours paisibles et fatalement chiants de vacances à moitié méritées.
j'essaie de me déconcentrer... m'endormir sur une frustration, je ne m'en sens pas l'humeur.
Voilà qu'un soldat SS vient me parler. En allemand. Je ne comprends rien mais il est très beau et je ne peux m'empêcher, dans mon cerveau malade d'imaginer la traduction de ses mots par quelques phrases romantiques. Il a de grands yeux d'une couleur indéfinie et ses arcades sourcilièrent donnent
à son visage l'expression d'un caractère insicif mais...
Il faut que j'aille vomir. ( désirer un SS, quoi de plus dégoutant?) Mais je n'ai pas le temps de me rendre jusqu'aux toilettes. Tant pis. je nettoirai quand j'en serai capable.
Les bonbons dansent dans mon crâne, se heurtent aux parois et au soldat, glissent entre les mots et viennent enfin se loger dans ma gorge.
Mais pourquoi avoir mangé le paquet entier? Je me déteste.
Cette fois il faut vraiment que je dorme, sinon les souvenirs de la journée écoulée vont encore venir frapper à ma porte.
J'aimerais pour une fois m'endormir dans la paix. trouver sereinement un endroit ou reposer mon esprit, sans qu'à chaque fois la peur, l'angoisse, le doute et cette putain de nostalgie apparaissent, tels des boureaux.
Je me recouche. les draps sont brulants. Je rage d'être seule dans ce grand lit, je rage d'être toujours toute seule.
j'ai a nouveau envie de frapper tout ce qui bouge. ça doit etre un stade post-vomitif. à trois je m'endors. 1, 2, 3!
Le lecteur est allumé. Il a cessé de cautionner les groupes pseudopunk de ma soeur et passe à présent Lady of The Flowers.
le temps que je me remémore les paroles, et me voilà, pleurant comme une madeleine, au bord de la crise de nerfs. Il faut vraiment que je sois une idiote pour ne pas m'être rendue compte plus tôt de ce qui est entrain de m'arriver... La Lady of the Flowers...
Ca semblait durer des heures, ça semblait durer des jours, cette fille au fleurs et son regard hypnotique.
Elle porte ses larmes sur sa blouse, confuse et enfermée dans ses doutes. elle a volé les clefs de ma maisonet s'est enfermée a l'extérieur. elle me couche. elle me baise.
A présent je n'ai plus envie de vomir. le lecteur poursuit sur Swallow.
J'ai mal à la bouche.